Membre de la Harvard Alumni, Joseph Paillant s’est formé dans diverses institutions prestigieuses d’ici et d’ailleurs. Il se considère comme un pur produit de l’université haïtienne. Veuf depuis le 12 janvier 2010, l’homme voue un respect divin à la mémoire de sa femme et à sa famille. Animateur de séminaires et conférencier à l’échelle nationale et internationale, sur des sujets touchant la comptabilité, l’audit, la fiscalité, l’éthique, l’économie, Joseph Paillant a été distingué récemment par le Group Croissance pour sa contribution à l’éducation économique et financière en Haïti.

Lorsque les organisateurs annoncèrent que deux nouvelles personnalités allaient être distinguées au cours de la cérémonie inaugurale du Sommet sur la finance et la technologie appliquée, les invités- en grand nombre- étaient sur des charbons ardents. Ils se demandaient qui allaient succéder à Henry Bazin et Gladys Coupet ? Coup d’oeil panoramique dans la grande salle du Karibe. Surprise ! Le présentateur a fait durer le suspense avant de dévoiler le premier nom. Cette partie était le clou de la soirée.

Le directeur de la société Rhum Barbancourt, William Eliacin, qui avait la charge de dresser le profil de l’illustre fiscaliste haïtien, nomme enfin son ami et confrère. Il retentit dans salle des applaudissements nourris. Moment mémorable. Bien vivant, Joseph Paillant vient d’entrer dans le panthéon de la finance haïtienne. William Eliacin se prête avec conviction et fierté à la présentation d’une connaissance de plus de 25 ans.

Après quelques minutes, l’assistance se rend finalement compte que le curriculum vitae de M. Paillant est plutôt chargé, riche. Quand Joseph Paillant gravit l’estrade pour prononcer quelques mots, il a eu droit à un « standing ovation » digne d’un grand politique en campagne. Il saisit aussitôt le micro. Sa voix est pleine d’émotion. Même s’il n’a pas prononcé un long discours, il a eu des mots responsables à l’endroit de la société, de la communauté où il évolue. Il n’a pas tari d’éloges sur sa mère, Argentine Jean Louis, affectueusement appelée « Manman Titine ». Cette femme fauchée par la mort le 12 janvier 2010 est présentée comme un modèle de foi par celui qu’elle a élevé. Comme si un malheur ne vient jamais seul, le même jour, le fiscaliste a perdu un autre être cher : sa femme Marlène Lahens Paillant. Il a vécu 25 ans 9 mois et 12 jours de mariage avec elle.

L’homme que nous avons rencontré, dans son bureau à Lalue, ne peut se défaire de quatre verbes : servir, aider, partager, restituer. « Comme les vagues qui reviennent à la mer, je dois rendre à la communauté ce qu’elle m’a donné », a affirmé Joseph Paillant qui confie qu’on peut réussir sa vie sans réussir dans la vie. Il s’est fait philosophe pour expliquer sa conception de la vie. Partisan d’un Ordre des comptables fort et ouvert sur le monde depuis 1989, Joseph Paillant participe régulièrement aux séminaires et conférences tenus dans les 23 pays membres de l’Association interaméricaine de Comptabilité.

Membre de toutes les délégations de l’OCPAH, son engagement l’a conduit dans presque toutes les capitales des pays latino-américains et aussi à Hong Kong et à Paris où il a pris part au congrès mondial de la Fédération internationale de Comptabilité (IFAC). Il a reçu la distinction de Fellow CPAH en septembre 2005, à la fin de son mandat de trois ans comme président de l’Ordre. Une distinction qu’il a lui-même créée durant sa présidence pour honorer des membres exemplaires.

Il est l’auteur du Code fiscal régulièrement mis à jour en 1994, 1996,1998, 2002, 2005, 2008 et en 2012 et de l’ouvrage intitulé : « L’Administration fiscale et le contentieux de l’impôt en Haïti». Au cours de l’exercice 2005-2006, il a animé plusieurs séminaires de formation sur le nouveau décret relatif à l’impôt sur le revenu du 29 septembre 2005, sous les auspices de l’Ordre des Comptables, après avoir accompagné la corporation dans la soumission des recommandations y relatives au gouvernement.

En juin 2009, Joseph Paillant a publié la première édition du magazine « Haïti Challenge » qui a effectué le classement des 100 premières entreprises en Haïti, à l’issue d’une cérémonie ayant réuni les principaux opérateurs du pays. En septembre 2010, il a représenté le secteur des affaires au sein de la commission de discussion avec le gouvernement sur les mesures fiscales incitatives en faveur des victimes des événements du 12 janvier 2010. Ces mesures étaient publiées dans le budget de l’exercice 2010-2011.

On ne pourra pas comprendre à quel point Joseph Paillant cultive l’humilité au plus haut niveau sans l’avoir vu à l’oeuvre. Pour lui, cette vertu n’est pas une faiblesse. « On peut être simple tout en étant fier de soi-même », a-t-il déclaré. Joseph Paillant est d’avis que plus de gens riches pensent aux autres et à l’environnement dans un pays qui ne doit pas mourir.

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